Michelin a toujours été un pionnier dans la recherche sur le pneu : de la carcasse radiale en 1946 au pneu à économie d’énergie MXT en 1992, le pneumaticien clermontois n’en finit plus de surprendre avec ces avancées technologiques. Aujourd’hui, nous allons faire le point sur les projets futurs de la firme française, dont certains s’avèrent surprenants…
Pour concevoir la prochaine génération de pneus à basse consommation, Michelin travaille sur les quelques 200 composants du pneu, sur sa structure, sur la forme de la "sculpture" de la bande de roulement. Mais un autre axe de recherche se profile déjà, car dans un peu moins de 30 ans, environ 1,5 milliard d’automobiles circuleront dans le monde, soit deux fois plus qu’aujourd’hui. L’un des défis majeurs sera alors la « bataille de la matière » en prenant en compte la question de la longévité des pneumatiques.
Le stand Michelin du challenge Bibendum présentait plusieurs innovations technologiques intéressantes. Parmi elles, nous trouvions le pneu qui s’auto-répare, le pneu « Petit-Gros » de 10 pouces, le pneu « Grand-Fin » de 19 pouces, et la fameuse roue active, intégrant le moteur électrique, les systèmes de freinage et de suspension à l’intérieur de sa jante.
Texte & photos: Bertrand Viet
Le « Petit-Gros » et le « Grand-Fin » !
Ce pneu « petit gros » peut faire sourire mais il pourrait bien équiper nos véhicules dans le futur. Pour arriver à ce résultat, les techniciens clermontois ont procédé à des modifications techniques sur cette Citroën C2, en particulier sur les trains roulants, le calibrage de la direction, le dimensionnement du système de freinage ainsi que sur l’adaptation des rapports de boîte de vitesses.
Lors du challenge Bibendum, Michelin présentait un pneu de toute petite taille (175/70 R10), qui propose des performances dynamiques équivalentes à celles d’un pneu de 14 pouces (175/65 R14). Nous avons pu essayer cette monte 10 pouces sur une Citroën C2 et nous avons constaté que ce « downsizing » pneumatique était tout à fait dans le coup. Les avantages d’un tel système sont multiples : diminution de la quantité de matière (gain de 40 kg en incluant toutes les modifications), réduction de la consommation de carburant, réduction de l’encombrement des passages des roues et donc augmentation de l’espace disponible à l’intérieur du véhicule (au niveau du compartiment moteur, de l’habitacle et du coffre). A coté de ce pneu « Petit-Gros », Michelin présentait sur son stand un pneu «Grand-Fin ». Ce pneu dispose d’un diamètre plus grand (155/70R19) mais reste très fin (comme la monte d’une Citroën AX…). Ce type de pneu améliore l’autonomie d’environ 5% car il favorise l’aérodynamisme et nécessite moins de tours moteur pour avancer à la même vitesse.
Le pneu qui cicatrise…
Grâce à un composé de gomme disposé à l’intérieur du pneu, les trous occasionnés par les clous se bouchent instantanément. Avec ce procédé, la perte de pression est quasi inexistante…tout comme la roue de secours.
Sur les routes européennes, une crevaison survient en moyenne tous les 75 000 km, mais se produit tous les 3 000 km sur les routes de certains pays asiatiques. Michelin présente un pneu qui peut rouler sur des clous sans perdre un seul gramme de pression. Pour cela, un composé de gomme est disposé à l’intérieur du pneu et celui-ci est capable de boucher instantanément un trou qui serait occasionné sur la bande de roulement. Il faut ajouter que cette gomme est stable et uniformément repartie dans le pneu, ce qui évite les vibrations après un long stationnement. D’un point de vue environnemental, ce pneu autorise un gain de poids et d’espace (environ 30 kilos et 80 litres en volume) car il supprime la présence de la roue de secours.
La roue qui fait tout…
Nous avons essayé la technologie « Active Wheel » sur une Opel Agila, rebaptisée « Will » pour l’occasion. Bien que cette technologie ne soit installée que sur les roues avant, nous avons pu constater son efficacité, elle minimise la prise de roulis dans les virages et la plongée lors d’un freinage...
Le projet qui a retenu notre attention, c’est « l’Active Wheel » qui intègre le moteur électrique, les systèmes de freinage et de suspension active à l’intérieur de la jante. Le secret de cette roue motorisée : la miniaturisation de son moteur, défini comme le plus compact du marché. Nous avons pu constater l’efficacité de cette solution technologique sur une Opel Agila, rebaptisée « Will ». Celle-ci était équipée de ce système uniquement sur les roues avant (contrairement à la Venturi Volage qui en est équipée sur les 4 roues) mais la prise de roulis dans les virages ainsi que la plongée lors du freinage sont quasiment inexistantes.
Ce système de roue active de Michelin est prometteur car il réussit à « compacter » le moteur, le système de freinage et la suspension, libérant de ce fait, un volume précieux sur le véhicule…
Beaucoup de constructeurs (comme Mia) sont intéressés par cette technologie car celle-ci ouvre de nouvelles perspectives dans l’aménagement de l’espace des parties avant et arrière d’une automobile. De même, les petits véhicules utilitaires pourraient recevoir ce type de technologie en implantant ces roues motorisées sur leur train arrière, ce qui leur permettrait d’associer les prestations d’un véhicule électrique à l’autonomie d'un véhicule à moteur thermique. Rendez-vous d’ici 3 ou 4 ans pour une commercialisation sur des véhicules du marché !
Moteur électrique, frein, suspension : tous ces systèmes intégrés dans une roue ! Qui dit mieux ? Pour l’instant la roue active de Michelin n’a pas de concurrence, elle semble très prometteuse pour équiper les futurs véhicules hybrides et électriques.
Le pneu vert
Depuis les débuts du pneu Energy MXT en 1992, Michelin a réduit de 40 % l’impact de ses pneus sur la consommation de carburant d’un véhicule. Ce secteur reste primordial dans la mesure où le pneu absorbe 20% de l’énergie de roulement pour un véhicule thermique et 30% pour un véhicule électrique…
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