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Accueil Autoweb > Dossiers > Mai 2019 : La route nationale 7 ArgentineLa route nationale 7 Argentine L'Argentine est un pays immense, et l'automobile reste le moyen le plus souple d'en faire le tour... Si vous en prenez le temps car il y a beaucoup à voir... Après avoir parcouru la N7 française, nous nous sommes attaqués à la N7 argentine. L'Argentine a l'air d'un pays comme un autre quand on regarde la carte. Seulement voilà, l'échelle n'est pas du tout la même que chez nous. Impossible de tout visiter à moins d'y passer des années. Il fallait donc faire des choix. Et il y a deux routes mythiques dans ce pays: la nationale 40 et la nationale 7. La nationale 40 parcourt le pays dans le sens nord-sud, le long de la cordillère des Andes. C'est à ce titre, avec 4928 km (!!), la plus longue route du pays, comme l'est notre nationale 7 à nous. Tiens, la nationale 7 argentine d'ailleurs, homonyme de la nôtre, est un axe de légende également. C'est ni plus ni moins que la Translatina qui relie deux capitales, Buenos Aires et Santiago du Chili ! Avec 1240 km jusqu’à la frontière, elle a presque taille humaine... Nous sommes partis sans carte, avec juste une application pour iPhone. Nous avons apprécié lors de précédents voyages Sygic. Les cartes sont stockées dans l'appareil, ce qui lui permet de fonctionner même en l'absence de couverture 4G: idéal pour un déplacement à l'étranger. Or cette application a le bon goût de proposer le monde entier à télécharger (séparément bien sur) contre un prix très raisonnable. Une bonne affaire, mais qui prend un peu de place dans l'iPhone et un peu longue à télécharger si, comme nous, vous attendez d'être à l'aéroport pour le faire ! Allumez vos feux de croisement, obligatoire dès que l'on n'est plus en ville, et c'est parti ! Le tracé de la nationale 7 est simple: de Buenos Aires, tirez un trait presque droit, plein ouest, jusqu'aux Andes ! Pour sortir de la capitale, suivez donc les flèches Mendoza. Les 70 premiers kilomètres se font sur autoroute, de quoi se familiariser tranquillement avec la conduite locale. Tranquillement c'est en fait vite dit. La conduite est du genre dynamique, donc il faut être concentré ! Mais finalement c'est intuitif et on va vite voir que cela se passe très bien. En clair, on peut résumer en disant que les rapides doublent les lents... Que les lents soient à droite ou pas ! Si c'est lent et que ça roule à gauche, on passe à droite et c'est réglé. On s'y fait très vite, pensez juste à bien vérifier quand vous vous rabattrez vous aussi, que vous n'êtes pas le lent de quelqu'un d'autre qui serait en train de vous doubler par la droite ! La signalisation est claire et agréable sur la route: les panneaux de direction sont annoncés à l'avance et les limitations/interdictions ne sont pas nombreuses. Ça n'est pas comme chez nous où ça change tous les 100m : vous pouvez ici vous concentrer sur la route. Et il va falloir, car l'autoroute est maintenant terminée. Et pour plusieurs centaines de kilomètres, vous allez maintenant rouler sur une simple route ! Plus la nationale 7 avance, plus les courbes et les intersections se raréfient. Étonnement donc au bout de 260 km, à Junin: il y a un feu rouge ! Promis, c’est le dernier. Parlons des feux rouges, d'ailleurs. Faire attention car ils sont placés de l'autre côté du carrefour, à l’américaine… Donc ne vous arrêtez pas à hauteur du feu mais bien avant, au début du carrefour ! Sinon problème. A partir de Junin, on traverse des immensités vides, via de très longues lignes droites. Comme il s'agit d'un axe essentiel au pays, les camions y sont très nombreux. Parmi ceux-ci, on ne compte pas le nombre de vieux Mercedes à bout de souffle qui plafonnent à 70-80. Heureusement, les possibilités de doubler sont nombreuses et la visibilité est excellente, merci les lignes droites ! Merci aussi à l'obligation de rouler avec ses feux de croisement car on voit ainsi arriver les autres voitures de très loin. Et ça n'est pas plus mal, car il faut savoir que ça roule fort. Si les vieux camions roulent à 70-80 et les récents à 100, les automobilistes roulent pour la plupart entre 120 et 140 km/h. Voir plus... Sans aucun problème puisque encore une fois, la visibilité est inédite pour les français que nous sommes ! Mais attention quand vous doublez et qu'il y a un véhicule en face, même au loin… Parfois ça arrive fort en face aussi... Tout ceci nous amène à Rufino. Rien à raconter de particulier sur cette ville (à part le très bon accueil du Mojito Resto Bar et ses bons petits plats), si ce n'est que c'est la dernière ville avant longtemps. Si vous voulez vous restaurer ou dormir, c'est le moment où jamais. Et on ne saurait trop vous conseiller de faire le plein également, car Villa Mercedes se trouve à 250 km... Et certaines stations ne délivrent, parfois, que du GNC (le Gaz Naturel Compressé local). On ne vous a pas parlé de quelques particularités du cru. D'abord, les péages. Et oui, c'est la première fois que nous voyons des péages installés sur une simple route nationale ! Ensuite, en traversant l'Argentine vous changerez également plusieurs fois de provinces. A la clef souvent, un petit contrôle vous demandant notamment où vous allez et si vous transportez de la nourriture. Le meilleur étant en entrant dans la province de Mendoza où votre voiture recevra un spray de décontamination ! Auparavant, vous aurez traversé la province de San Luis, l'occasion de retrouver des autoroutes, et éclairées qui plus est ! Vous noterez d'ailleurs que les poteaux changent régulièrement de couleur, au fur et à mesure de votre progression. C'est l'autoroute mais attention aux camions malgré tout ! Les voies de droite sont vraiment en mauvais état, déformées par le passage des poids lourds. Ces derniers roulent donc sur la voie de gauche pour éviter les trous et surtout les ornières qui se sont créés ! Avant de doubler, essayez de voir l'état de la chaussée devant eux pour savoir si un brusque changement de file de leur part est à prévoir... Cette province se distingue des autres par les panneaux réguliers de prévention routière, avec les distances de sécurité, un rappel pour la ceinture etc. Il n'y a qu'ici que vous en verrez. En arrivant sur la ville de San Luis, vous verrez une première montagne sur votre droite. Après 700 km de route désespérément plate, ça fait plaisir ! Mais en fait, vous longerez cette montagne de loin et vous resterez désespérément sur le plat… ou presque. A la sortie de San Luis, un léger faux plat fait que vous verrez la Ruta Nacional 7 avec une perspective de plusieurs dizaines de kilomètres. C’est d’ailleurs la plus longue ligne droite de l’itinéraire : 56 km ! Rappelons que la plus longue ligne droite de France (sur la D932) fait 54 km. Associé à la toujours excellente visibilité latérale, vous ne pourrez qu'être tenté de pousser votre voiture. D'autant que nous n'avons vu aucun contrôle de vitesse ni radar automatique tout au long de notre boucle Argentine... En entrant dans la province de Mendoza, vous arriverez dans la zone la plus aride du trajet. La température prend quelques degrés en sortant de San Luis ! Entre ces deux villes, pas d’agglomération ou de station-service sur presque 180 km, vérifiez votre jauge avant de partir ! Pour ceux qui changeraient d'avis et qui ont besoin de faire demi-tour en route, des returnos placés à intervalle réguliers permettent de repartir dans l'autre sens. Mendoza est une ville importante. D'une part car elle est au carrefour des deux routes mythiques, la route nationale 7 et la route 40, d'autre part car c'est la dernière ville avant la Cordillère des Andes. Pour vous, ça sera également la dernière grande ville, où vous pourrez trouver facilement un bureau de change, par exemple. Mendoza est « formatée » comme les autres villes d’Argentine : les rues sont à angles droits, et délimitent des pâtés de maison parfaitement carrés appelés « quadras » et mesurant précisément 110m de côté. A part les avenues principales qui sont à double sens, les autres rues sont en sens uniques, dans un sens puis dans l’autre, ce qui est très pratique à l’usage. Bien évidemment, les embouteillages français ne se retrouvent pas ici. Maintenant, vous pouvez attaquer la légendaire cordillère des Andes. On pouvait s’attendre à trouver une route vertigineuse, sinueuse, dangereuse… Il n’en est rien. La Ruta 7 reste fidèle à elle-même, une route rapide où l’on ne rencontrera que de grandes courbes et… Où l’on ne s’aperçoit pas spécialement que l’on monte en altitude. Et pourtant : de 800m à Mendoza on passe à 1900m une fois à Uspallata, la dernière petite ville du périple. Ensuite, la nationale 7 continue sa discrète progression, traversant des montagnes aux couleurs incroyables : personnes ne croyaient les premiers conquistadors quand ils racontaient ce qu’ils avaient vu ! Vous suivez à partir de maintenant la ligne des Andes, le chemin de fer ouvert en 1904. Mine de rien, on grimpe régulièrement mais sans s’en apercevoir. Rien à voir avec l'accès à une station de ski par exemple ! A propos de ski, nous passons maintenant par Los Penitentes, qui est depuis 1978 l’une des cinq stations de ski d’Argentine. Nous passons les 2600 mètres. Reconnaissons que les derniers kilomètres ne sont pas les moins intéressants puisque nous voici, moins de 10 km plus loin, à Puente del Inca. Selon la légende, cet endroit marque l’extrémité de l’empire Inca ! L’endroit vaut le coup de s’arrêter pour voir les vestiges de cette petite station thermale disparue il y a plus de 50 ans suite à un glissement de terrain. A cet endroit, une eau chargée de souffre donne aux rochers une couleur incroyable… 2 km plus loin, vous pourrez découvrir l’Aconcagua, la montagne la plus haute de tout le continent américain. 6962 mètres… A partir de là, vous roulez à plus de 2850m d’altitude. Soit plus haut que la plus haute route goudronnée d’Europe… 10 km plus loin vous arrivez à Las Cuevas, où deux choix s’offrent à vous : rester sur la Ruta 7 pour les 3 derniers kilomètres. Là, vous trouverez le tunnel qui vous fera passer au Chili. Il est payant dans ce sens-là. Autre solution, largement plus dépaysante : partez par la gauche et passez sous le restaurant, en suivant le Cerro del Cristo Redentor. Vous partez alors par l’ancienne route, antérieure à l’ère du tunnel. A partir d’ici plus de goudron, mais un 4x4 n’est absolument pas impératif. On déconseille cependant (4x4 ou pas) de monter s’il pleut ou s’il neige, car la piste deviendrait très glissante. Et il n’y a pas vraiment de rambarde. La piste pour monter au Christ Rédempteur, qui marque la frontière avec le Chili, mesure un peu moins de 10 km. Une goutte d’eau après plus de 1200 km passés sur la Ruta Nacional 7 ! Mais pour en rester aux gouttes, vous allez en suer de grosses une fois sur cette piste. Elle est certes large, mais elle est aussi un poil vertigineuse sur la fin. On se rappelle tout d'un coup une célèbre vidéo de Pikes Peak... Une fois tout en haut, vous pourrez redescendre par la face chilienne et traverser le tunnel pour revenir en Argentine, car vous serez encore du bon côté de la douane, placée quelques kilomètres plus loin. Ce côté-ci est en revanche plus technique, surtout si vous décidez de remonter par là. 4x4 conseillé... En près de 1300 km, la Ruta 7 nous aura fait passer des désespérantes pampas aux plus hauts sommets. Une coupe transversale de l’Argentine, de sa vie et de ses décors… De l'autre côté de la frontière, la descente vers Santiago se compose d'une série de virages que l'on voit souvent en photos... Nous y reviendrons. Texte & photos: Manu Bordonado Anciens dossiers |