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Accueil Autoweb > Essais routiers > Tesla > Essai Tesla Model S P85 DLibrairie Tesla Tesla Model S P85 D : Essai Vous ne voyez pas la vidéo de la Tesla Model S ? Regardez là directement sur Dailymotion ! Quand on parle de voitures électriques, la personne lambda pense tout de suite à des soucis d'autonomie. Pendant ce temps, Tesla promet à ses clients (pas du tout lambda) une autonomie record pour un véhicule de ce type: une berline de 700 chevaux. Enfin presque, on vous expliquera... On espère d’ailleurs que vous saluerez notre sens du dévouement. Car pour faire cet article et notamment vérifier l'autonomie de la Tesla Model S ainsi que tester les Superchargers, il nous a fallu durant plusieurs jours rouler avec une berline de luxe aux performances décoiffantes. Mine de rien, ça n'a pas été un essai comme les autres et, avouons le, on a vraiment eu l'impression de faire un bon de 10 ans en avant. On a même eu une pensée pour les journalistes qui ont essayé la Citroën DS pour la première fois, en 1955. Esthétiquement, chapeau. La Tesla Model S réussit à être élégante, tout en ne ne ressemblant à aucune de ses concurrentes. Choisissez la d'une couleur discrète et bien peu de gens la remarquerons dans la rue. Pour une bonne partie de la clientèle, c'est une qualité. La notre, avec sa peinture rouge multicouches, a fait l'unanimité. Il est rarissime que les américains dessinent une berline à hayon, mais ce dessin vaut largement celui d'une Sportback allemande ! Avec un bonus: la Tesla Model S abrite dans son coffre une banquette dos à la route apte à recevoir deux enfants de moins de 12 ans. Ca dépannera toujours ! Dès que vous vous approchez du véhicule, la voiture vous détecte et allume la clim', la sono, les écrans, les plafonniers et... sort les poignées de portes (éclairées) de leur emplacement. Quel effet ! Et ça continue à l'intérieur. Un premier écran TFT fait office de compteurs face au conducteur. On y affiche la vitesse, la charge de la batterie, et au choix les réglages audio, la carte du GPS ou les options du téléphone. Mais évidemment, le clou du spectacle se trouve quelques centimètres à côté: affichant fièrement 17 pouces (soit à peu près un iPad + un iPad Mini l'un au dessus de l'autre), l'écran qui tient lieu de console centrale est le plus grand de toute la production automobile actuelle ! C'est là qu'on trouvera tout: les paramètres de la voiture (et il y en a !), le GPS bien entendu, mais aussi les commandes pour la climatisation, le toit ouvrant, les antibrouillards... Tout ! Tout… donc il n'y a plus d'interrupteurs ailleurs: un commodo à gauche du volant pour les clignotants et les essuie-glaces (automatiques), et un à droite pour la sélection de la conduite comme sur une boîte automatique. Sur la porte, les commandes de vitres et de rétroviseurs électriques. Toutes ces commandes sont en provenance directe de chez Mercedes. A part le warning, il n'y a donc pas d'autre interrupteur, tout est rangé dans l'écran central. On en prend facilement l’habitude. Revenons deux minutes au GPS.. L’afficher sur un écran 17 pouces est génial, surtout si on active le fond Google Earth. Simplement, on est un peu sur notre faim en matière de paramètres: on n’a pas trouvé comment interdite l’autoroute ou les péages par exemple, ou comment organiser un itinéraire avec des points de passage. On a par contre droit à quelques fonctions géniales... Exemple: si vous relevez la suspension pour franchir un ralentisseur un peu difficile ou pour passer l’entrée de votre garage par exemple, la voiture mémorisera le point GPS et relèvera la suspension à chaque fois que vous y passerez à l'avenir. Génial... Activer à l'extrémité du commodo la position Parking serrera également le frein de stationnement. Sans commande de boîte ni levier de frein, la console centrale est donc un immense vide poche qui pourra accueillir rien de moins qu'un cartable ou un sac à main, voir même deux petits. Un très beau rangement donc, mais qui n'est pas compartimenté et qui constitue, avec la petite boîte à gant et la niche sous l'écran 17", le seul rangement de toute la voiture: il n’y a même pas de vide-poches dans les portes ! On s’étonne également de quelques équipements absents sur une voiture aussi à la pointe que celle-ci: pas de phares dynamiques style ILS, pas de vision périphérique 360° de la voiture sur le grand écran, et pas de lecture des panneaux de signalisation. En tout cas la finition est vraiment réussie, ce qui est rare sur une américaine. Mercedes n’était sans doute pas bien loin à ce moment là. La Tesla Model S dispose d'une connexion 3G, dont l'abonnement pris en charge par la marque. Ça induit pas mal de fonctions: le GPS (Google Maps) est connecté et tient compte des difficultés de circulation, tandis que la partie audio vous donne accès à un catalogue assez impressionnant de webradios... Bien entendu, la Tesla Model S dispose des fonctionnalités Smartphone que l'on est en droit d'attendre d'une voiture électrique moderne: gestion à distance de la clim, du toit ouvrant, du verrouillage des portes, de la charge etc. Il existe même la possibilité d’autoriser le démarrage du véhicule à distance. Heu… Attention avec cette option, hein ? Notre monture du jour est une P85D. Kesako ? Dans la vie des Model S, il y a les 70 et les 85. Et dans les 85, il y a les P85 (P pour Performance). Mais surtout, il y a les D (D pour Double moteur). En fait, dans le marché des berlines de standing,il faut savoir que la part des modèles à 4 roues motrices est en progression constante. Et un véhicule électrique, obtenir 4 roues motrices est aisé: il suffit de rajouter en plus du moteur électrique arrière un moteur électrique à l’avant. En prime, cela augmente fortement la puissance de la voiture, deux moteurs au lieu d’un: comme sur une 2cv Sahara, mais en mieux ! Bref, c’est ainsi que notre belle berline P85D s'annonce pour 700 chevaux… Enfin, s'annonçait: car les batteries ne sont en fait pas assez puissantes pour alimenter en même temps les deux moteurs à pleine puissance. Dans les faits, il faudra compter sur 500 à 550 chevaux, en crête, c'est à dire pendant environ 30 secondes, car ensuite les batteries diminuent vite cette puissance. Mais on fera largement avec ! A conduire, la Tesla Model S est -presque- la voiture la plus facile du monde. Elle s’est déjà « éveillée » quand on s’en est approchée, et du coup tout ce qu’il reste à faire est de boucler sa ceinture et de mettre la commande sur Drive (ça retire également le frein à main). Ensuite, à vous le monde du silence (les bruits de roulement et de vent sont spécialement bien contenus) ou pas: on peut aussi profiter d’une sono à l’américaine, très puissante. Ca se conduit comme une voiture électrique « classique ». Pas de bruit, et du couple. Sauf que chez les autres, le couple est surtout là si l’on roule à moins de 100 km/h, l’effet se ralentissant ensuite. Ici, on a un couple débordant jusqu’à environ 160… Ensuite ça se calme, même si notre Model S s'annonce bridée à 250 km/h. Le panneau de configuration de Jarvis (oui, Top Gear Magazine l’appelle comme ça et c’est pas mal !) propose deux modes de conduite: Sport ou… Inouï. Ca nous a bien fait rire, jusqu’au moment où l’on a fait un démarrage départ arrêté, à un feu vert, sans présager de la puissance incroyable de l’accélération. A vous en rendre presque malade si vous renouvelez souvent la chose ! De ce côté là, Tesla avait promis 3.3’’, et même moins dans un mode qui arrivera lors d'une prochaine mise à jour logicielle. Oui, car la voiture se met de temps en temps à jour, comme un iPhone. Bref. En matière d’accélérations, un seul mot reviendra tout au long de notre essai: Inouï. Inouï. Finalement c’est bien trouvé ! En passant… Quel grip ! On a réellement l’impression que c’est quelqu’un qui pousse notre voiture, tant elle donne l’impression de ne pas forcer, de ne pas cabrer et… de ne pas avoir de souci de motricité. Quel grip, et quelle maitrise de la part de l’antipatinage qui donne l’impression de ne pas exister. Chapeau... Notre caméraman a déclaré « la dernière fois que ça a poussé comme ça, c’était à Port Aventura ». Bref, on n’a -vraiment- jamais vu une voiture américaine pareille ! La Tesla Model S est une voiture confortable, et la conduite coulée d’un véhicule électrique ne pousse pas à l’attaque. Seulement voilà, avec 700 chevaux (qu'ils disaient...), une accélération linéaire et aucun son, on peut parfois rouler beaucoup plus vite que ce qu’on pense. On peut aussi vouloir jouer, comme nous l’avons fait avec une 911 Carrera 4S qui a chèrement vendu sa peau. Pour tout cela il faut un châssis spécialement bien affuté. La Model S n’est pas sportive, mais permet de rouler très vite en toute sécurité, sans avoir l’air d’y toucher. L’amortissement piloté est efficace, et il faudra vraiment attaquer sur mauvaise route pour manquer commencer à manquer d’amortissement. Elle nous rappelle en cela une Mercedes. Forcément. L’assistance de direction est paramétrable. A part en conduite sportive où l’on choisira de la durcir, on a utilisé en permanence le mode intermédiaire, léger mais correspondant bien à la conduite détendue de la Model S. La capacité de recharge aussi se règle: un mode permet d’avoir moins de frein moteur et moins de recharge au levier de pied, mais c’est évidemment sans intérêt. D’ailleurs, l’ESP veille à ce qu’un lever de pied en courbe rapide ne crée par trop de frein moteur sur l’arrière et ne déséquilibre pas la Tesla. En conduite normale, adulte (donc pas joujou avec le mode Inouï), on comptera sur une autonomie d’environ 400 km. C’est plus du double de l’autonomie des autres voitures électriques contemporaines ! Marché conclu, donc, la Tesla Model S remplit son contrat. Mais vient tôt ou tard le moment (redouté ?) de la charge. Tesla a le bon goût de proposer tous les branchements possibles, de la prise 16A au Supercharger en passant par la possibilité de se raccorder à une borne Autolib ou même à une Wallbox de Renault Zoé ! En ce qui nous concerne, à la maison du chef nous avions ce qui se fait de pire: une pauvre prise de courant en 16A… La charge commence donc lentement, et annonce un temps nécessaire de 30h. On craint la suite de l'essai (et on a honte de notre prise de courant). Pourrons nous recharger assez pour rouler demain ? La réponse est oui: au fur et à mesure que la température des batteries augmente et se rapproche d’une valeur idéale, la charge monte en puissance et le temps nécessaire à la recharge baisse. Finalement, à notre réveil le lendemain la voiture sera chargée, et on l’aura appris par un message via l’appli Smartphone. Classe ! Évidemment, le gros plus des Tesla par rapport aux autres électriques, ce sont les Superchargers: des chargeurs que la marque installe sur tout le territoire actuellement. Ils ressemblent à une pompe à essence d'ailleurs, et ils chargent -très- vite votre Tesla. Là où la veille on chargeait péniblement à 16A, le Supercharger nous charge, ainsi que la voiture voisine, à 220A. Quand cette dernière partira (car on ne fait pas un plein complet, on charge juste ce dont on a besoin pour parcourir son trajet) et que nous aurons la « station » pour nous tout seul, cela pourra même monter jusqu'à 400A ! Et du coup, on vous promet qu'on n’attendra pas longtemps. S’arrêter à un Supercharger est une expérience très agréable. Vous y rencontrez des propriétaires de Tesla (tous contents d’ailleurs) de différents horizons. Nous rencontrerons ainsi des hollandais et des suédois. Qui a dit qu’on ne peut pas voyager loin en Model S ? Généralement, les lieux où se trouvent les Superchargers permettent de se restaurer et offrent assez régulièrement du Wifi, donc entre les rencontres que l'on fait et ça, on ne voit pas le temps passer. Et puis la voiture vous dit de combien de temps de charge elle a besoin pour finir le voyage, donc vous ne chargez pas plus que nécessaire, et vous ne faites en général pas la charge complète ! Tout cela, c’est si vous avez un Supercharger à portée de main. Pas d’inquiétude: le réseau se développe vitesse grand V. Il était presque inexistant fin 2014, et il est déjà relativement dense lors de notre essai au cours de l’été 2015. Et ça n’est pas fini ! La cerise sur le gâteau: on ne paie pas sa charge sur un Supercharger. On dit merci qui ? Pour l’instant, Tesla perd de l’argent. On espère que ça ne sera pas le cas longtemps, car la marque méritera son succès. La Tesla Model S, sans rapport avec le Roadster qui l’a précédée, est spécialement aboutie. Au point de nous détourner complètement d’un modèle équivalent à moteur thermique… Texte & photos: Manu Bordonado, avec la complicité de Vivien que nous remercions au passage
Tesla Model S P85 D : Fiche technique
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