En ces temps post-confinement, l’envie de rouler, de voir du paysage, de manger des kilomètres est forte… Si vous êtes dans le sud, il est un lieu à parcourir absolument : les gorges du Verdon, parmi les plus grandes d’Europe.
Cette boucle peut se faire avec n’importe quel véhicule, qu’il soit à moteur ou non et qu’il soit sportif ou pas. Simplement, certains passages seront assez étroits donc cela ne sera pas un plaisir de parcourir tout cela avec un Hummer par exemple. Mais d’autres y parviennent en camping-car ! Pour notre part, nous avons effectué cette boucle avec une BMW 323ti Compact, une Lancia Delta HF Integrale, puis une Porsche 911 Carrera 2 et pour la dernière fois avec une Honda Civic Type R. Un peu plus vite à chaque fois…
Deux routes principales longent les gorges du Verdon. L’une au nord côté département des Alpes de Haute Provence (la D952) et l’autre au sud côté Var (la D71). Nous avons fait le choix de partir par le nord et de revenir par le sud, mais cela marche très bien dans l’autre sens bien entendu.
Notre balade commence à la sortie de Moustiers Sainte-Marie, un lieu qui mérite que l’on s’y arrête si vous n’êtes pas trop impatient(e) de rouler. Au rond-point où se rencontrent la D957 et la D952, on met son compteur à 0 et tout commence. Ne vous inquiétez pas, le lieu est fléché et facile à trouver.
Les premiers kilomètres se composent d’une montée en lacets dans une belle pinède. Une étonnante mise en jambe car vous ne verrez plus ce paysage par la suite. Notre Civic Type R saute de virages en virages avec une indécente facilité. A partir du kilomètre 5, vous roulez à flanc de falaise, avec une très belle vue sur le lac de Sainte Croix, sur votre droite. Les 3 km que vous allez parcourir maintenant sont splendides. Et la journée ne fait que commencer !
Après avoir longé les gorges, vous allez prendre de la hauteur en vous dirigeant vers la seule agglomération de la journée ou presque : la Palud-sur-Verdon. La route est un peu plus large et autorise quelques dépassements, ça ne sera pas toujours le cas ensuite. L'étroitesse de la Delta ou de la 964 permet de doubler les camping-cars là où les autres n’y parviennent pas.
Vous arrivez à la Palud. Traversez le village doucement, il y a souvent des familles avec des enfants et les rues ne sont pas larges. Ne vous faites pas remarquer, vous pourriez être amené à repasser par là… Si vous avez des doutes sur votre réserve de carburant, c’est le moment de faire le plein car il n’y aura plus de station par la suite. Repartez du village, tout droit, en restant sur la D952.
Après la Palud, vous allez trouver un passage très roulant. Mais ne vous emballez pas car nous y avons déjà vu des gendarmes. De toute façon, 1 km environ après la sortie du village vous arriverez à une fourche. Partez à droite en direction de la Route des crêtes : c’est l’un des plus beaux morceaux.
Attention tout d’abord : il n’est pas rare de trouver des pierres sur la route, surtout dans ce secteur. La Route des crêtes offre une vue plongeante sur les gorges du Verdon. Attention ensuite, vous êtes assuré de trouver des touristes arrêtés dans les épingles situées dans la montée. Le sommet se situe à un peu plus de 1300m. A partir de là, la route redescend mais devient étroite et vertigineuse. C’est ce qui explique qu’elle soit à sens unique et qu’elle soit interdite l’hiver. Attention également : il y a parfois des gens qui la remontent à contre-sens !
La voie redevient à double sens à partir du chalet de la Maline. Suivez toujours cette route, vous ne pouvez pas vous tromper puisqu’il n’y en a qu’une seule… Elle vous ramène à la Palud-sur-Verdon. On espère donc que vous ne vous étiez pas fait remarquer quelques minutes avant. De notre côté, nous roulons en Civic Type R rouge : aucune chance de se faire remarquer avec ça ! Prenez à droite dans le centre et repartez par la même route que tout à l’heure.
Cette fois à la fourche au bout de la ligne droite, prenez à gauche et restez sur la route principale. Pensez (à 7 km, à hauteur de Rougon) à vous arrêter observer le point sublime sur votre droite. 2 minutes à pied. Les 4 km suivants vous ferons descendre dans les gorges. Dans cette partie sinueuse, la direction et l’autobloquant de la Civic Type R font merveille pendant qu’on profite du son très pur de la 323ti. Encore un kilomètre et vous arriverez à l’un des rares carrefours de l’itinéraire. Il faut laisser Castellane sur la gauche et partir à droite, vers le sud, sur la D955 direction Camps-sur-Artuby.
Vous êtes à 15 km de Comps. Plutôt que d’aller jusque là-bas puis de tourner à droite sur la D71, nous allons vous proposer de couper. Vous gagnerez une dizaine de kilomètres et vous allez parcourir une petite route sympa. Passez donc par Trigance qui va se trouver sur votre droite et repartez-en par la D90. Au bout de 5 km vous trouverez la D71. Partez par la droite.
Vous voici maintenant sur une partie roulante qui descend sur le balcon de la Mescla, autre endroit majestueux où vous profiterez d’un point photo avec une superbe vue sur les canyons. A cet endroit, levez les yeux sur la montage qui vous fait face (le Collet Baris). Tout en haut vous distinguerez la route des crêtes où vous étiez tout à l’heure !
Arrive maintenant le pont de l’Artuby. Là aussi, roulez doucement : beaucoup de gens s’y arrêtent, il y a des piétons et il n’est pas rare que du monde y saute à l’élastique. Ensuite, vous passez les étroits mais typiques tunnels du Fayet. Ils résonnent encore du rugissement de notre Porsche… Puis vous continuez par la bien nommée Corniche sublime.
Reste ensuite à descendre par le col d’Illoire. Un passage qui peut se montrer parfois gras mais toujours éprouvant pour les freins. Une Impreza STI tente de suivre notre Civic Type R mais elle n’arrivera pas à suivre le rythme imposée par notre sportive rouge dans ce secteur. Vous voici maintenant à Aiguines. Prenez le temps de prendre un verre, face au château et au lac de Sainte-Croix.
Dans environ 5 km, vous serez revenu sur les berges du lac. L’occasion de faire une pause, de piquer une tête si la saison s’y prête et... de vous remettre de vos émotions.
Texte & photos : Manu Bordonado