Octobre 2013 : Porsche 911: guide des modèles

Bien évidemment, il s’agit des premières 911, des modèles originaux. Apparus en 1963 sous l’appellation 901 bien vite rebaptisée 911 à la demande de Peugeot (qui ne se servira d’ailleurs jamais du matricule 901…), elle démarre en 1964 avec un 2 litres, pour finir avec la Carrera RS en 1973 en 2.7 litres. Cette série se décompose en de nombreuses sous-séries, que nous allons survoler pour vous.

Série A : elle apparait en 1968. C’est à compter de cette série que les balais d’essuie-glaces passent du chromé au noir, et sont rangés à gauche et non plus à droite. Cela vient avec beaucoup d’autres modifications (rétros plus grands, jantes élargies, pare-brise feuilleté…)

Série B : elle apparait en 1969. L’empattement allongé en est la principale caractéristique, mais il y a beaucoup d’autres améliorations (dégivrage arrière, fentes sur l’arceau de la Targa, ailes élargies, phares halogènes…)

Série C : pour l’année 1970, elle se distingue de manière évidente par ses moteurs 2.2 litres et non plus 2 litres. On pourra aussi remarquer la baguette chromée sur les bas de caisse…

La Série D étant identique à la C, parlons directement de la Série E. Apparue en 1972, elle se distingue par les moteurs 2.4 litres (en réalité ils cubent seulement un peu plus de 2.3 litres), la grille de capot en plastique noir et la fameuse trappe de remplissage d’huile sur l’aile arrière, qui sera la cause de pas mal de soucis avec les pompistes, qui y versaient du carburant.

La Série F apparait, logiquement, en 1973. Peu de nouveautés, la trappe de remplissage a disparue (c’était une mauvaise idée), la 911 E gagne le spoiler avant de la 911 S et des jantes ATS, tandis que la gamme entière accueille des ceintures à enrouleurs. La légendaire Carrera RS est une Série F…

Les Porsche 911 étant, avec leurs puissants 6 cylindres, sensiblement plus chères que les 356 dont elles prennent la suite, certains clients ne pouvaient financièrement pas sauter le pas. D’où l’introduction de la 912 dans la gamme, une 911 simplifiée dans sa présentation, et équipée d’un 4 cylindres à plat de 356 SC. Elle sera produite de 1965 à 1969, et sera remplacée par la 914. En 1976, une Porsche 912 E reprenant le look de la série I (pare-chocs à absorbeurs, etc…) sera relancée pour le marché américain, mais elle ne sera produite qu’un an : elle aura fait le tampon entre la 914 et la 924.

La Série G est celle qui fait suite à la série F bien sur, mais surtout aux Porsche 911 "Classic". Ses moteurs passent tous à 2.7 litres. Elle est reconnaissable facilement puisqu’elle inaugure les célèbres pare-chocs à absorbeurs. Par extension, on désigne souvent par le matricule de série G tout modèle ayant les pare-chocs à absorbeurs... A tort.

Chaque année, les séries défilent. A partir de la Série H, les jantes en tôle ne sont plus disponibles et la Targa reçoit un arceau noir. A partir de la Série I toute la gamme adopte un rétroviseur peint, etc… La Carrera passe à 3 litres.

La Série K est marquée par le remplacement des 911, 911 S et 911 Carrera par la 911 SC (les initiales SC symbolisant le mix entre la S et la Carrera). Elle récupère les ailes arrière plus larges de ladite Carrera.

Si la Série L n’apporte rien, la série M (1980) fait gagner 8 chevaux à la SC, que l’on reconnait à ses encadrements de vitres noirs. La série N (1981) fait encore gagner 16 chevaux, soit 204. Apparition des clignotants latéraux. Et ainsi de suite avec l’apparition du Cabriolet en 1982, puis de la Carrera 3.2 fin 83…

Ces 911 seront progressivement remplacées par la série 964.

La Porsche 911 Turbo était suffisamment différente des autres 911 pour que, au Japon et aux USA, elle s’appelle 930 pour les millésimes 1976 et 77. Par extension, on désigne souvent par 930 les deux premières générations de 911 Turbo… Il faut dire que tous les numéros de châssis commencent eux aussi par « 930- ». D’ailleurs, les terribles versions de course 934 et 935 ont aussi un numéro de châssis en « 930- »…

On ne vous fera pas l’affront de vous expliquer comment reconnaitre une 911 Turbo, signalons simplement la différence entre la 3 litres des premières années et la plus répandue 3.3 : les adhésifs anti-gravillons noirs à l’avant des ailes arrière, un aileron arrière au bord noir beaucoup plus épais, et à la partie supérieure plate (nécessaire pour réussir à caser l’intercooler).

Tout comme la Ferrari F40 ou… la Peugeot 205 Turbo 16, la Porsche 959 est issue du groupe B, une catégorie sportive qui exigeait que 200 exemplaires de route soient commercialisés. Cette voiture apparue en 1983 et diffusée à partir de 1986 contient tout ce qui apparaitra ensuite sur les autres 911 : boite 6, biturbo, refroidissement liquide, 4 roues motrices, suspension pilotée etc. Elle a remporté notamment le Paris-Dakar, mais elle a également connu un dérivé dédié aux courses sur circuit: la 961.

La série 964 apparait fin 1988 avec la 911 Carrera 4, la première 911 de grande série 4 roues motrices. Cette série apporte les boucliers enveloppants, l’ABS, la direction assistée…

Les versions sans turbo (Carrera 2, Carrera 4, Carrera RS, Speedster…) disposent d’un moteur à double allumage (2 bougies par cylindre) et se reconnaissent facilement à l’aileron arrière mobile, une première pour la marque. Autre première, la boite automatique Tiptronic… C'est la dernière série a avoir eu droit à la carrosserie Targa traditionnelle, aux essuie-glaces traditionnels, aux phares traditionnels...

Les versions Turbo (qui sont bien des 964, et pas des 965 comme on le lit souvent…) se reconnaissent à leur solide aileron fixe. Il y a eu la Turbo, son rare dérivé Turbo S, et la Turbo 3.6.

La série 993 succède à la 964. Elle modernise encore la ligne de la 964, et se reconnait à ses phares profilés pour la première fois, et ses essuie-glaces revus. Mécaniquement, c’est cette version qui introduit la boite 6 rapports, ainsi que la transmission 4 roues motrices sur la Turbo. C’est également la toute dernière génération de 911 à avoir un moteur refroidi par air. Tout un symbole puisque ça devient du même coup la dernière vraie 911 aux yeux de beaucoup !

La 996 succède à la 993. Il s’agit là d’un modèle 100% nouveau, une sacrée première depuis 1963 ! Si le modèle est plein de qualités, il a un inconvénient : il ressemble beaucoup voire trop au Boxster, dont il reprend énormément d’éléments, à commencer par l’ensemble de sa face avant sur les premiers exemplaires. Pour la première fois en grande série, le moteur (toujours un 6 cylindres à plat) est refroidi par eau.

A partir de la 996, la gamme est réellement variée : plusieurs moteurs, plusieurs boites, plusieurs transmissions et plusieurs catégories. Cela fait un paquet de possibilités ! Et c’est sur la 996 qu’apparait la digne héritière de la lignée des Carrera RS : la GT3.

La 997 est une très profonde évolution de la 996. Elle en reprend certes la caisse, mais le design fait qu’elle ressemble beaucoup plus à une 911 traditionnelle, et les intégristes de la marque y auront été sensible.
La 997 a introduit dans la gamme l’injection directe, mais aussi la boite à double embrayage PDK, qui vient remplacer la vieillissante Tiptronic.

La 991 est la toute première voiture de la lignée des 911 a avoir été conçue sous l’ère Volkswagen. Plus longue, plus large, plus basse, elle reste une 911 identifiable facilement, mais avec des proportions un peu différentes de l’ordinaire.