Tôt ou tard, chaque constructeur électrifie de sa gamme. Aujourd’hui c’est au tour de McLaren de lancer son premier modèle hybride, l’Artura. Une berlinette que nous avons pu essayer.
Petite explication de texte : son nom, Artura, est la contraction de Art et de Futura. Effectivement, il y a un peu de tout cela en elle, comme nous allons le voir. Extérieurement, il y a un peu d’oeuvre d’art en elle. Dans sa carrosserie, rien n’est gratuit et rien n’est inutile. Chaque élément a sa fonction, son explication. Et il n’y a aucun aileron pour briser cette ligne.
Sous le capot, l’Artura n’a pas recours au V8 de 3.8 litres lancé par la McLaren MP4-12C et qui motorise la plupart des McLaren apparues depuis. Ecologie et downsizing oblige, l’Artura est animée par un nouveau V6 de 3 litres. Hop, 50 kg d’économisés. Afin d’abaisser son centre de gravité, son V est ouvert à 120° alors que les V6 sont en général ouverts à 60°. 3 litres seulement mais pas d’angoisse : il développe 585 chevaux, auxquels il faut ajouter les 95 chevaux de la fée électricité ! La puissance est distribuée aux roues arrière par l’intermédiaire d’une nouvelle boite à double embrayage 8 rapports : les précédents modèles de la marque avaient des boites 7.
La batterie offre une autonomie 100% électrique d’environ 30 km. Très largement suffisant pour une telle auto, d’autant qu’à son volant nous sommes plutôt impatients d’entendre le V6 démarrer. Quand il se lance, c’est une véritable explosion. Un message au tableau de bord annonce d’ailleurs que le V6 démarre mais… qui ne le remarquerait pas ?
Difficile, avec près de 700 chevaux, de regretter de n’avoir « que » 6 cylindres… quelle santé ! Le V6 est purement et simplement inépuisable, tandis que la direction et le freinage sont incroyables. Mes amis, quelle auto !
Vous vous en doutez, avec 680 chevaux sous le pied, les performances sont totalement décoiffantes. L’avenir des voitures de sport, avec de telles mécaniques, apparait comme radieux. Il est très agréable de pouvoir manoeuvrer en silence ou de traverser un petit village sans déranger personne mais de pouvoir faire rugir ensuite le V6 une fois la route dégagée.
Mais plus que ces performances totalement décoiffantes, c’est l’impression de facilité qui ressort de notre essai. La voiture ne fait pas transpirer son pilote, ne se montre pas piégeuse et… bon sang, que les limites sont éloignées ! La direction est directe et tranchante comme un scalpel tandis que le freinage est tout bonnement incroyable. On tomberait presque en panne de vocabulaire mais, on le répète encore et encore, le sentiment qui ressort de tout cela est celui de la facilité. Il s’agit d’une voiture accessible.
Il y a 4 modes de conduite. Electrique, Confort, Sport et Track, du plus calme au plus énervé. Bien évidemment, plus on avance dans les modes, moins notre McLaren n’a recours à l’électricité seule. Au quotidien, il y a deux modes de suspension ainsi qu’une position Lift pour passer les ralentisseurs sans y laisser son spoiler. Lorsqu’on roule doucement, la boîte 8 est très douce. C’est assez rare pour le signaler.
Autre chose, tout aussi rare à signaler : le comportement du public. Les gens sont admiratifs, respectueux… on ne compte pas les pouces levés et quelques personnes viennent même nous féliciter pour une telle auto. Un regard beaucoup plus bienveillant que lorsqu’on roule avec une Ferrari, une Lamborghini ou une 911 un peu voyante. A l’heure du choix, cela peut compter…
L’accès est plus aisé que dans d’autres sportives. Bien entendu la McLaren est très basse, mais le seuil de porte a été habilement découpé pour que l’on n’ait pas à enjamber un large ponton comme chez certaines concurrentes. Les portes dégagent parfaitement le passage et, si elles sont un peu lourdes à manipuler malgré leur assistance, elles font toujours leur petit effet. Soulignons que la visibilité est bien meilleure que ce que l’on aurait pu imaginer.
Comme par le passé, la qualité de finition et l’ergonomie sont de très haut niveau. L’intérieur marie parfaitement l’Alcantara et le carbone. C’est beau, c’est de bon goût et c’est très bien construit. Le nouveau GPS est beaucoup plus agréable que les autres. Il a été agrandi à 8 pouces (un peu plus grand qu’un iPad Mini) et sa nouvelle cartographie style Google Maps est très agréable à utiliser.
Une McLaren à moins de 230.000 euros, à la consommation et aux taxes divisées mais toujours aussi jolie et grisante : c’est le contrat rempli par l’extraordinaire Artura. Et quelle facilité !Texte : Manu Bordonado Photos : Constructeur