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Accueil Autoweb > Essais routiers > Bentley > Essai Bentley Arnage Final SeriesLibrairie Bentley Bentley Arnage Final Series : Essai Le 31 décembre 2008 voit la disparition d'une grande dame, en la personne de la Bentley Arnage. Le constructeur, conscient de la lourdeur de sa décision, a baptisé les 150 derniers exemplaires du nom de Final Series. Il parait que les meilleures choses ont une fin… En automobile, cela semble vrai. Songez que les Aston Martin ne sont plus fabriquées à la main, que les Ferrari ne tombent plus en panne, que les Porsche ne sont plus refroidies par air et… à présent que les Bentley ne seront plus des produits de haute exclusivité. Parce qu'une Bentley, ce n'est pas qu'un nom qui fait parler, c'est une histoire qu'on vous raconte. La voici. La ligne tout d'abord. Ses courbes, ses lignes et ses chromes font formidablement bien passer un volume et des dimensions hors normes : pensez donc que la belle mesure quelques 20 centimètres de plus qu'une Classe S dans sa version longue ! Mais surtout, la ligne est le résultat de l'évolution douce et continue d'une ligne et d'un esprit nés en 1965 avec la T1 : une filiation vieille de 44 ans ! Impossible de parler de finesse, mais l'Arnage dégage une véritable aura, en même temps qu'un certain respect. C'est anglais et c'est classe, contrairement à la Rolls Royce Phantom qui fait bien moins authentique… La mécanique, ensuite. Car on a beau dire, il ne pourrait y avoir de noble automobile sans une noble mécanique. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 500 chevaux et un couple de 102 mkg, ça vous place tout de suite dans une conversation. Mais c'est la façon dont ces chiffres sont obtenus, qui font définitivement sortir du lot l'Arnage. Le moteur Bentley est en effet le tout dernier rejeton du V8 utilisé par la marque depuis… 1959 ! A l'heure du downsizing , sa cylindrée de 6 litres ¾ le classe toujours parmi les plus gros bébés de la production mondiale, et il est le fruit d'un subtil mélange d'anachronismes dont seuls les anglais sont capables. Qui d'autre oserait produire un moteur à seulement 2 soupapes par cylindre et arbre à cames central, mais alimenté par une injection dernier cri et par deux turbos ? Par chance, la boite automatique fait partie des éléments qui ont évolué durant la vie de la berline Bentley. A présent, l'Arnage dispose d'une unité ZF à 6 rapports et d'une gestion des plus intuitives. En clair : une telle boite automatique est un allié et non plus un handicap comme ça pouvait être le cas par le passé. Petite touche anachronique : la grille de la boite Tiptronic qui semble empruntée à la première Audi venue. Mine de rien, la marque Bentley a remporté les 24h du Mans à 6 reprises et l'Arnage (qui porte le nom de l'un des virages du circuit) ne pouvait se contenter d'être une automobile performante : elle fait partie de l'élite et se devait de marquer son territoire. Avec son couple de camion (au sens propre du terme !), le 6 litres ¾ passe ses rapports à 4000 tr/min, comme sur un diesel, et place sa zone rouge à 4500 tr… Cela n'empêche pas ce noble objet de gronder pour atteindre les 100 km/h en seulement 5.5 secondes. Plus que respectable pour une auto de largement plus de 2.5 tonnes. Cette Bentley ne s'aligne pas non plus sur les prêt-à-porter bridées à 250 km/h et revendique quelques 288 km/h, rien de moins ! Les performances sont donc détonantes, même si l'on est plus proche du bombardier que de l'avion de chasse. Bon, certes, d'autres chiffres bassement matériels vous ramènent à la réalité et à l'âge de la mécanique : la consommation descend difficilement en dessous des 20 litres et peut même approcher les 30 litres en ville. Les émissions de CO2 sont record : 465 g/km, un chiffre plus mauvais que le pire des 4x4 actuels et apte à révolter l'écologiste le plus flegmatique. L'Arnage est une authentique Bentley dont la conception est bien entendu antérieure au rachat de la marque par le groupe Volkswagen. Il s'agit donc d'une authentique propulsion et non d'une transmission intégrale dérivée d'une Audi Quattro. Bien entendu, l'antipatinage et l'ESP veillent. L'adhérence est assurée par de volumineux rouleaux en 255/40 ZR20 chaussées de 4 Pirelli P Zéro. Alors on ne vous fera pas croire que l'Arnage a une maniabilité de Lotus Elise, mais ces 2600 kg de matières nobles savent se bouger et se faire oublier rapidement, avec une endurance inattendue. Des freins carbone sont même disponibles en option. Mais vous l'aurez compris, on n'achète plus depuis longtemps une Bentley pour faire l'engager au Mans. C'est à l'intérieur qu'est le secret de la belle. Là, oubliez toutes vos références. Entre dans le vrai haut de gamme et oubliez le prêt-à-porter façon Classe S ou A8. Tournez le dos au luxe glacial d'une Maybach et ignorez le côté m'as-tu-vu d'une Phantom. Une fois que vous aurez connu l'Arnage, tout le reste vous paraîtra sans intérêt… Parler du prix d'une Bentley serait aussi déplacé que de parler de l'âge d'une dame. Celle-ci coûte le prix de deux Continental GT. Vous savez, celle qui partage son moteur et pas mal de boulons avec Volkswagen et Audi. Alors… Pas la peine de lister non plus les équipements de la belle, au risque de vous endormir devant votre ordinateur, car l'anglaise récupère pas mal d'éléments de la Mulliner. Imaginez que tout y est, y compris ce à quoi vous n'auriez pas pensé, et vous n'êtes pas loin de la réalité. Bouchon de réservoir « diamant », mini-bar avec verres à liqueur (badgés « Final Series »), 4 parapluies…
L'habitacle est entièrement habillé de cuir et de bois précieux. Et de ce bois, il y en a un peu partout. Du cuir aussi d'ailleurs, y compris au plafond ou à l'intérieur du couvercle de coffre. Ce cuir est d'ailleurs épais et profond et laisse entendre qu'il ne s'usera pas comme il le fait dans tant d'autres voitures. Tout respire le raffinement. Il suffit pour s'en convaincre de détailler les fermetures des portes, qui passent ici du statut de simples « taquets » à celles de pièces finement travaillées. Les aérateurs sont d'un dessin séculaire et encadrent une batterie de cadrans comme l'on n'en rencontre plus désormais. Alors certes, on rencontre ici et là quelques éléments d'origine allemande, comme les commandes de climatisation ou la grille de la boite Tiptronic, mais l'on peut dire que la greffe prend. A 200%. Reprenant le moteur de l'Arnage T et l'intérieur de la R, mais surtout portant tout l'héritage de la marque sur ses épaules, la Final Series réunit ce qu'il y a de meilleur dans l'automobile anglaise. N'insistez pas : les 150 exemplaires sont vendus depuis bien longtemps… Adieu, ma belle.
Bentley Arnage Final Series : Fiche technique
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