Bentley, ce sont depuis toujours des autos équipées de moteur gros comme ça. Les normes obligent toutefois au downsizing et à des mécaniques de plus en plus petites. Rencontre des deux mondes au volant de la Bentley Continental Flying Spur… Hybrid !
Il y a bientôt 100 ans, les Bentley étaient propulsées par des moteurs atteignant parfois les 8 litres de cylindrée mais c’est sous l’ère Rolls-Royce que la marque au B ailé a pris l’habitude de se doter de moteurs 6 litres 3/4. Malheureusement, il ne sera plus possible de continuer ceci pour les raisons que l’on connait.
Le vieux V8 de 6.75 litres n’existe donc plus et… le W12 non plus. Ces deux mécaniques prestigieuses mais anciennes ont déjà été remplacées il y a quelques temps par le V8 biturbo que l’on retrouve un peu partout dans le groupe Volkswagen, notamment sur les Audi S et RS ainsi que sur un certain nombre de Porsche.
Sous l’imposant et prestigieux capot de notre Continental du jour, nous trouvons par contre un 6 cylindres. Sans rire : un 6 cylindres, sans faute de frappe. Cela n’existait plus chez Bentley depuis 1959. A l’époque ce 6 en ligne provenant de chez Rolls-Royce cubait 4.9 litres et développait environ 160 chevaux.
Aujourd’hui, on dispose d’un V6 de 2.9 litres provenant de chez Audi : le biturbo qui fait les beaux jours de l’Audi RS4… Entre lui et la fée électricité, on peut compter sur un total de 544 chevaux. C’est suffisant mais il ne fallait de toute façon pas proposer moins : les clients se seraient sentis lésés en regard de ce que proposaient les V8 et les W12.
L’intérêt d’une motorisation hybride rechargeable n’est pas simplement d’échapper à des taxes ou à un malus, c’est aussi d’abaisser sensiblement les consommations. On peut compter sur une autonomie de 35 km en mode tout électrique. De quoi traverser Paris sans bruit et sans émission polluante. Au terme des eTrophées de l’AMAM qui ont vu se succéder nombres de journalistes à son volant, la consommation s’est établie à une moyenne de 11.5L/100. Ca n’est pas rien, mais c’est sans doute la moitié de ce que l’on aurait consommé avec toute autre Bentley ! Pas mal du tout, donc.
Et si l’on a besoin de puissance et de performances… Notre Continental Flying Spur est toujours capable de se propulser efficacement et mélodieusement. Nous ne savons pas si le son du V6 est naturel mais il est réussi, discret juste ce qu’il faut.
Conduire cette Bentley Continental Flying Spur est un pur plaisir. A aucun moment elle ne donne l’impression d’une voiture équipée d’un petit moteur. Les paramètres de la voiture permettent de choisir entre faire trôner la vraie sculpture au B ailé au dessus de la calandre ou la ranger pour avoir un simple badge. Rappelons simplement que ce B est éclairé la nuit. Classe. Le rayon de braquage est bon, sans plus. Le gabarit est des plus imposants mais la vue à 360° disponible sur le grand écran central permet d’y voir clair. D’ailleurs, une fonction permet de nettoyer ces caméras. Qui d’autre offre un tel raffinement ?
Comme dans n’importe quelle… Volkswagen, on peut afficher le virtual cockpit et profiter d’un écran GPS entre les deux compteurs principaux. Ces compteurs de l’écran TFT, façon chronomètres, sont splendides.
Mais c’est en fait tout l’intérieur et spécialement l’avant qui sont magnifiques. Toutes les boiseries du tableau de bord sont issues de la même pièce de bois afin que les veines correspondent. Au centre du tableau de bord, on peut choisir d’une pression sur un interrupteur la boiserie seule, des (vrais) cadrans rappelant un peu ceux qu’il y avait sur l’Arnage ou un très grand écran GPS. Quand celui-ci est rangé mais que l’on arrive en manoeuvre, il apparait automatiquement : effet garanti !
Mais sur une berline signée Bentley, la meilleure place se trouve peut-être tout simplement à l’arrière. Tout y est parfait, ou presque. On a trouvé des plastiques durs derrière les sièges avant et autour des poignées de porte… Qui a osé faire cela ? Le reste est parfait : le plafond revêtu d’Alcantara, le toit vitré (il n’est ouvrant qu’à l’avant), les appuie-têtes les plus moelleux que nous ayons testés dans notre vie, les stores électriques des fenêtres, les sièges massants…
La Bentley Continental Flying Spur entretient la tradition des berlines de la marque. Cette version hybride rechargeable tout à fait dans l’air du temps ne dégrade en rien ces valeurs. C’est le must have des voitures hybrides !