Après une absence de plus de 10 ans, la Mitsubishi Colt revient au catalogue de la marque aux 3 diamants. Avec beaucoup d'arguments, comme nous allons le voir en prenant son volant.
Entre 1962 et 2011, plusieurs générations de Mitsubishi Colt ont existé. Les six dernières ont été importées chez nous. Economiques, sportives, bien équipées, 3 ou 5 portes, cabriolet, Diesel, il y en a eu pour tous les goûts... Si les cinq premières étaient des créations 100% Mitsu, la sixième avait été créée en partenariat avec le groupe Daimler : c'était une cousine de la Smart Forfour première du nom.
Pour cette septième génération, la solution du partenariat a été privilégiée à nouveau. Mitsubishi fait partie de l'Alliance Renault-Nissan (qui n'existera bientôt plus) et avait accès à tout un catalogue de mécaniques. L'occasion de faire des économies en recherche et développement mais aussi de gagner du temps en récupérant une auto clef en main : la Clio V. Une excellente base, en prime : il aurait été dommage de faire autrement.
Gagner du temps et sortir la Mitsubishi Colt rapidement n'est pas anodin : avec les retraits successifs du catalogue des Pajero, L200 puis Outlander, il ne reste plus grand chose à vendre dans la marque. Or, les petites autos polyvalentes (le segment B) représentent à elles seules 25% du marché français.
A noter que cette génération de Colt ne sera vendue qu'en Europe. Elle y est produite puisqu'elle est fabriquée dans l'usine de la Clio, en Turquie. Avantage pour le client : un délai de livraison deux fois plus court que pour les Mitsubishi qui viennent du Japon.
Comme souvent chez la marque aux trois diamants, la gamme est simple et claire : 4 niveaux de finition et 3 motorisations. Un 3 cylindres 1 litre (67 chevaux), le même mais avec un turbo (91 chevaux) disponible en essence ou au GPL et la version hybride (143 chevaux) que nous essayons aujourd'hui. Il n'y a pratiquement pas d'options, une vieille tradition chez les japonais. Les différentes finitions sont plutôt généreuses.
Toujours pour un gain de temps et d'argent, la Mitsubishi Colt reprend en intégralité la jolie carrosserie de sa soeur Renault Clio. Même les couleurs (comme le splendide Sunrise red de notre exemplaire) sont reprises de la petite française. Seule la calandre, les jantes et les logos sont spécifiques. Soulignons la face arrière, assez réussie avec ses grandes lettres chromées. Cela aide à faire passer la caméra de recul, pas très bien intégrée.
L'intérieur est aussi réussi que l'extérieur. On y trouve un tableau de bord et une sellerie aussi plaisants au regard et au toucher. La construction semble de qualité et devrait donc satisfaire tout client de la marque. On s'amuse de retrouver le fameux satellite de commande de la radio sous un volant Mitsubishi.
Sous le capot de la Colt HEV (Hybrid Electric Vehicule), on retrouve le système hybride développé par Renault. Il se compose du bon vieux 1.6 16v (94 ch et 15.1 mkg) associé à un moteur électrique (49 ch et 20.9 mkg). Cela donne une puissance combinée de 143 chevaux. La Clio en annonce 145 mais il n'y a aucune différence mécanique, simplement une question de normes différentes dans les valeurs annoncées. On retrouve bien entendu la boite à crabots 4 rapports. Petit zoom sur cet ensemble, pour les plus pointus :
La transmission de la Colt HEV
La Colt HEV se distingue par ses choix techniques originaux : cela méritait un zoom particulier.
Le moteur à essence est un 1.6 16v sans turbo : très fiable et peu coûteux à produire. Dépollué à l'extrême, il produit (seulement) 94 chevaux pour un couple de 15.1 mkg. Il y a ensuite deux moteurs électriques. Le principal s'appelle E-Motor chez Renault et se trouve en sortie du moteur à essence. Il a la capacité d'entraîner les roues, avec ou sans le moteur thermique, mais aussi bien entendu de recharger la batterie au levier de pied. Il développe 49 chevaux mais offre un couple de 20.9 mkg. Plus étonnant : la boite à crabots à (seulement) 4 rapports se passe de tout embrayage. Le E-Motor dispose pour sa part de deux rapports. Pour assurer la transition entre les différents rapports et les lisser, il y a un second moteur électrique, baptisé HSG. C'est lui qui assure également la fonction de démarreur...
La conduite urbaine est plaisante. S'affranchir de l'embrayage, profiter d'une direction douce, compter sur une bon rayon de braquage, profiter de la Vision 360 sur l'écran central... on s'y habitue très vite. Et on s'habitue encore plus vite à rouler en douceur et sans bruit la majorité du temps...
Car oui, la Mitsubishi Colt HEV arrive à parcourir une certaine distance en mode électrique, et pas seulement en ville. Elle arrive à le faire sur route et parfois même sur des autoroutes favorables, ce qui n'est pas forcément le cas de certaines concurrentes.
On peut également compter sur des reprises vigoureuses, dignes d'un gros turbo-diesel. Sur un 80-120 par exemple, la Colt pousse fort et sans avoir l'air d'y toucher. Pensez donc, 15.1 et 20.9 mkg réunis ! On ne sent pas la vitesse et on roule souvent plus vite que ce que l'on imagine. C'est une preuve de qualité et un signe de sécurité : l'auto ne force pas. Et quand on la pousse dans ses retranchements, la Colt émet un bruit plutôt sympa.
Les niveaux d'équipements sont spécifiques à la Mitsubishi Colt, qui n'est donc pas directement comparable à la Clio et à ses finitions. Selon vos besoins en matière d'équipements, cela pourra faire la différence.
En plus de ses équipements, la Colt a quelques autres arguments à faire valoir par rapport à la Clio : par exemple, ses 5 ans de garantie (sauf la batterie, garantie 8 ans), un véhicule éventuellement plus rapidement disponible, une reprise qui peut être plus avantageuse ou un vendeur Mitsubishi parfois plus commerçant que chez Renault.
En ajoutant à sa gamme une Colt HEV aussi agréable que moderne, Mitsubishi a eu le nez creux car cette petite auto est particulièrement réussie. Comme dirait l'autre : mais que reste t'il aux grandes ?