Essai Kia Ceed 1.4 T-GDi

Ceed… cela aurait pu être le diminutif de Sydney, ou une référence au Cid, mais non ! Il s'agit d'un acronyme pour « Community of Europe European Design », traduisez par « communauté de l'Europe Aspect Européen ». Par cette appellation des plus robotisées, pour ne pas dire soviétique, Kia a souhaité mettre l'accent sur le fait qu'il s'agit bien d'une « voiture européenne », « faite en europe », destinée au « marché européen »... Et probablement une ruse du constructeur Sud-coréen pour s'affranchir des éventuels frais de douane ?

Pour être plus précis, la berline compacte coréenne a été dessinée en Allemagne et produite en Slovaquie. Auparavant dénommée « Cee'd » désormais elle fait tomber l'apostrophe et s'affiche en majuscule « CEED ». Ainsi, plus de problème d'intonation et fini les problèmes de référencement sur Google. Pour cette troisième génération, les ingénieurs chez Kia ont opéré pléthore de correctifs et d'ajustement en vue d'émuler la compacte. Ne touchant pas aux dimensions mais simplement au gabarit, rectifiant ainsi les lignes de fuites de sorte que ses traits soient plus rectilignes.

Toujours en vue d'assurer sa parfaite intégration dans un marché automobile européen, Kia a accepté de revoir sa copie. Pour ce faire, les ingénieurs ont épluché les revues de presse des journalistes afin de prendre en compte les défauts notoires et effectuer les modifications, qui ne sont pas que du bricolage.

Ainsi, la Ceed a été repensée et émulée. Tellement que, lorsqu'on l'aperçoit sur route au loin, on pense tout de suite à une allemande premium avec ce « nez de tigre » en guise de calandre. Look germanique, avec une motorisation sobre cependant. Un nouveau moteur turbo essence 1.4 T-GDi de 140 chevaux associé à la boîte à double embrayage DCT-7, onctueuse lors des changements de rapports, agile aussi bien en milieu citadin que autoroutier.

Tout a été déployé dans une quête de séduction, en témoigne la monte de pneus Michelin Pilot Sport 4 qu'elle arbore. A bord, une pléthore d'option avec Apple Car Play (ou Android Auto) qui reproduit votre téléphone sur le tableau de bord. La charge des téléphones par induction est un concept qui est très intéressant mais qui, aujourd'hui, n'a pas été capable de recharger les téléphones que nous avions en main (CrossCall, BlackBerry et iPhone) car trop en avance par rapport à nos mobiles soit disant pas compatibles. On trouve également des services connectés via TomTom comprenant l'information trafic, la signalisation des zones de danger, la météo en ligne et même le prix de l'essence aux alentours.

Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, Kia a peaufiné l'intégration de l'écran central, en l'orientant vers le conducteur, de façon à ce qu'il n'ait pas à quitter la route des yeux pour lire les informations. Il y a également cette nouveauté qui tient tellement à cœur chez Kia, les LED à l'avant et à l'arrière qui dorénavant s'allument automatiquement. Soit ! On appréciera les sièges ventilés, qui sont un agrément de confort notoire. Mais son argument le plus redoutable et qui finira par en séduire plus d'un, c'est sa garantie de sept ans ainsi que la mise à jour de la cartographie, pendant cette même durée.

Avec sa nouvelle Ceed, Kia dans sa stratégie de conquête du marché européen souhaite rassurer. La marque s'est pliée en quatre en vue de séduire la clientèle française, qui n'a d'yeux que pour les allemandes. Reste à savoir si les français sauront l'entendre de cette oreille-là et se laisseront séduire par cette copie presque trop parfaite d'un constructeur qui reste encore très méconnu dans l'opinion publique.

Texte & photos : Daniel Latif