La marque Jaguar a beaucoup changé, depuis son rachat par les indiens de Tata. Difficile d’imaginer il y a encore quelques année une Jaguar compacte animée par un diesel 4 cylindres, la tentative de la X-Type Diesel n’ayant laissé à personne un souvenir ému. La XE D200 est une autre tentative.
Nous vous le disions, les Jag' ont changé, à commencer par leur look. Oublié, la ligne si élégante de la Jaguar XJ de 1968 qui lui avait valu le titre de plus belle berline du monde. Oublié donc, la ligne de la X-Type qui en était un clin d’oeil direct. La compacte XE reprend le look moderne et assez apprécié de la plus grosse XF. A tel point qu’il est assez difficile de les distinguer l’une de l’autre ! Astuce : la plus petite des deux a une carrosserie à 4 glaces et la plus grosse une carrosserie à 6 glaces. Une très belle auto que cette XE.
Sous le capot par contre, on est loin de la légende de la marque : pas de moteur 6 cylindres et encore moins de V12. Notre Jaguar XE est animée par un 4 cylindres turbo-diesel, le moteur Ingenium que l’on croise notamment sur les Discovery Sport et les Range Rover Evoque. Il développe 204 chevaux et dispose d’un couple monstrueux de 43.9 mkg. C’est le couple qu’offrait dans les années 80 une XJ équipée du V12 HE !
A froid, sous très forte accélération et/ou vitre ouverte, on perçoit encore le claquement indélicat de ce moteur à (seulement) 4 cylindres. Mais c’est tout : dans tous les autres cas de figure il se distingue par sa très bonne insonorisation. Et puis, il dispose d’une formidable alliée : sa boite automatique. La commande de boite ne sort plus de la console centrale au démarrage comme cela a été le cas chez Jag’ pendant quelques années. On a maintenant un assez gros levier en main. De son côté, cette boite auto se montre rapide et douce sans se montrer molle. Parfaite.
La X-Type était basée sur une Ford Mondeo, et reste donc à ce jour la seule Jaguar de l’histoire à traction avant. Rien de tout cela avec la XE qui est une propulsion. C’est sensiblement plus standing, disons plus… Premium ! Mais pour concurrencer les copains de chez Audi, la XE est également disponible en version à 4 roues motrices.
Une Jaguar, c’est de longue un intérieur raffiné. La XE ne pouvait donc pas faire l’impasse là dessus. Celle-ci respecte à la lettre la tradition, dans ce qu’elle a de bon et de moins bon. Comprenez par là que l’ensemble est élégant et plutôt flatteur, mais que quelques détails de finition la laissent toujours derrière les allemands et les japonais : les plastiques cachés restent durent et sonnent creux. Quand il y en a.
Parlons acier d’ailleurs. La XE n’est pas, comme la XJ, une voiture entièrement en aluminium. Cependant, cette berline a recours à l’alu pour son architecture. Cela lui permet d’essayer de se rapprocher de la répartition des masses avant/arrière idéale de 50-50%. Le recours aux alliages légers n’influe pas trop sur la facture finale car la Jaguar XE reste plutôt moins chère que ses rivales allemandes. Il faut bien réussir à conquérir le client.
Ca n’est d’ailleurs pas chose aisée car aujourd’hui, le gros des ventes se font via les flottes vendues aux professionnels. C’est le principal gagne-pain des modèles allemands. Seulement, si on trouve beaucoup de clients capables d’acheter une ou une A4 TDI, certaines professions commerciales exigent de rouler avec des véhicules un peu plus discrets qu’une Jaguar. Volvo et quelques autres l’ont bien compris.
Quand on pense à Jaguar, on ne pense pas tout de suite à une berline diesel de 200 chevaux. Pourtant, le look, l’esprit et le raffinement sont bien là. L’agrément routier aussi. Alors si votre véhicule ne vous sert pas à « aller en clientèle »…