Plus qu’une voiture, la Mini est devenue une véritable icône ! Depuis son passage dans le giron BMW, la « so chic » Mini a retrouvé une deuxième jeunesse. Toujours dans l’air du temps, la petite citadine a appris à capter les tendances de son époque afin d’être toujours dans le coup. Avec le réchauffement climatique et l’éternelle chasse aux émissions de CO, les moteurs thermiques tendent à devenir « has been ». La mode est désormais à l’électricité et la Mini n’a naturellement pas laissé filer ce train. De quoi être plus branchée que jamais ?
Les années passent et la Mini ne prend pas une ride. Au fil des générations, la citadine germano-anglaise a su garder son ADN intact tout en apportant ce qu’il faut de nouveautés afin de conserver les faveurs de son public. C’est donc avec un certain plaisir que nous retrouvons une ligne inimitable avec sa calandre affirmée, ces deux phares ronds et ses petits feux arrière verticaux. Ces derniers adoptent une petite coquetterie puisque leur signature visuelle dessine l’Union Jack ! Pour autant, nous sommes bien loin du concept originel de Sir Alec Issigonis qui consistait à caser 4 passagers dans un minimum d’espace (3.05m). Notre Mini moderne ne brille ni par son habitabilité, ni pour son volume de chargement qui se limite à 211 litres (731 une fois la banquette arrière rabattue). Pourtant, notre belle anglaise n’est plus aussi Mini que ça ! Elle mesure désormais 3.85m et affiche pas moins de 1365 kg sur la balance, soit 2 cm et… 145 kg supplémentaires par rapport à une Mini Cooper thermique !
Quelques petits détails permettront à un œil averti de différencier cette version électrique du reste de la gamme. Afin d’optimiser son efficience énergétique, la Mini électrique adopte une calandre fermée, des soubassements en grandes parties carénés et des jupes latérales qui permettent un meilleur écoulement de l’air. Il en est de même pour les jantes de 17" Electric Power Spoke dont le design évoque une prise électrique anglaise. Les versions électriques arborent également un blason jaune fluo avec un E stylisé sous forme de prise électrique sur la calandre et les ailes avant, tandis que les coques de rétroviseurs se dotent de cette même teinte. Les amateurs de discrétion pourront se passer de la plupart de ces éléments plutôt tape à l’œil et configurer une Mini électrique presque normale.
A bord, l’ambiance est également assez typique de la marque. Certes, le gros compteur de vitesse en position centrale n’est plus de la partie. Néanmoins, il se rappelle à notre bon souvenir via l’implantation de l’écran d’info divertissement de 5.5". En effet, celui-ci est implanté dans un pseudo cadran circulaire ornée d’une LED qui change de couleur en fonction du mode de conduite (vert pour les modes écolos, blanc pour le mode normal et rouge pour le mode sportif). Les détails qui distinguent cette version électrique de ces sœurs thermiques sont subtils. Si les observateurs auront remarqué l’écran digital spécifique qui fait face au volant, le regard des non-initiés se portera plutôt sur le bouton Start/Stop qui se pare, lui aussi, de jaune fluo. La finition est plutôt de bonne facture et l’équipement assez complet. Les projecteurs LED, la climatisation automatique bi-zone, le frein de stationnement électrique ou encore le Mini Driving Mode sont livrés de série. Il en est de même pour le système Mini Connected qui inclue la fonction Car Play ou encore la pompe à chaleur qui permet de chauffer l’habitacle en hiver tout en économisant 75% d’énergie par rapport à un chauffage électrique plus conventionnel. Grand luxe, l’habitacle peut être réchauffé ou refroidi à la température souhaitée avant le début du trajet. Ceux qui en veulent plus, pourront piocher dans la liste des options afin de personnaliser leur Mini Electrique. On y trouve notamment l’option Connected Navigation Plus avec son écran de 8.8" qui inclut un GPS capable de proposer un itinéraire Green, basé sur la consommation la plus faible ou encore un système de recharge du téléphone par induction.
Une pression sur le bouton Start permet de lancer la mécanique. Le silence est de mise : il n’y a pas de doute, nous sommes bien à bord d’une voiture électrique. Un indicateur de batterie et un indicateur de vitesse numérique s’affiche sur l’écran derrière le volant. Nous quittons le château de Saint-Just sur le mode le plus économique : le Green +. Ce mode est obnubilé par la chasse au gaspillage. Par conséquent, les équipements non essentiels comme les sièges chauffants ou la climatisation seront réduits, voire désactivés tandis que la motorisation est fortement bridée au profit de l’autonomie. Sans être d’une lenteur déplorable, ce mode permet d’apprécier la douceur et l’agrément d’une motorisation électrique.
Le couple présent dès le ralenti permet d’arracher la voiture de son emplacement avec brio mais sans violence. Cette configuration s’apprécie tout particulièrement en ville où la Mini fait preuve à la fois de douceur et d’une belle agilité. Le mode Green, permet de mieux profiter de cette Mini. Si le souci d’économie d’énergie persiste, la gestion électronique lâche un peu la bride. Cela permet d’avoir un peu plus de pêche et de profiter d’accélérations un peu plus franches, ce qui s’avère utile afin de s’insérer sur une voie rapide. Cette configuration permet également de profiter de l’ensemble des équipements.
La douceur et l’agrément en ville c’est bien, mais ça ne suffit pas ! Lorsque l’on prétend être l’équivalent de la mythique Cooper, on se doit d’avoir la pêche et d’être fun à conduire. D’autant plus lorsque l’on dispose de la dernière version du moteur synchrone associé à une boîte de vitesse avec différentiel intégré sur les roues avant. En d’autres termes, l’anglaise reprend le moteur de la BMW i3, ce qui lui permet de proposer 184 chevaux et surtout 27.6 mkg de couple, disponible immédiatement. Voilà de quoi nous mettre l’eau à la bouche.
Ne perdons plus de temps, passons au mode Sport ! Vite !!! Désormais plus rien ne canalise la fougue de cette Mini si ce n’est le contrôle de stabilité DSC. La direction se montre plus ferme et la motorisation répond du tac-o-tac aux sollicitations du pied droit. Les accélérations sont franches et les reprises sont également d’excellente facture. Cette petite anglaise n’est pas une bombinette mais elle est franchement survoltée. Les sensations sont au rendez-vous, ce qui nous permet d’affirmer que la comparaison avec la Cooper est loin d’être usurpée. Il ne manque que le doux timbre sportif d’un bel échappement sportif pour nous combler de bonheur.
On ne s’ennuie pas au volant de cette électrique, d’autant plus lorsque la route daigne nous offrir quelques sympathiques petits virages. En dépit du surpoids de 145 kg et d’une hauteur de caisse relevé de 18 mm, la Mini a conservé son châssis affuté. Le comportement routier enjoué, qui procure un plaisir de conduite digne d’un kart, profite d’un centre de gravité abaissé de 30 mm par rapport à une Cooper S. La direction électromagnétique est précise, le train avant affuté et l’arrière suit sans sourciller. Cette Mini E vole de virage en virage avec une agilité particulièrement jouissive. Le revers de la médaille est un confort relativement ferme d’autant plus lorsque la chaussée se dégrade : on ne peut pas tout avoir. La motricité est également mise à mal par le couple débordant qui déferle sur le train avant. C’est ici la principale différence avec l’i3, qui transmet sa force avec plus de brio… sur les roues arrière.
Le freinage offre une puissance en adéquation avec les performances de la voiture. La Mini électrique est une adepte de la conduite à pédale unique. Comprenez par-là qu’il suffit de lever le pied de l’accélérateur pour profiter d’une décélération de l’ordre de 0,19 G. En conduite sportive, cette décélération « naturelle » associés aux freins principaux permettent à la Mini de profiter d’un freinage puissant et endurant. En conduite usuelle, avec un peu d’anticipation, il est possible de s’arrêter sans avoir à utiliser la pédale de frein, ce qui permettra d’économiser les consommables ! Néanmoins, si la puissance de la décélération est appréciable en conduite sportive, elle l’est beaucoup moins en ville en raison de son manque de confort. Il faudra alors actionner le bouton se trouvant sur la planche de bord afin d’abaisser la force de décélération à 0,16 G juste le temps du trajet. Ainsi réglée, la Mini se montre plus vivable tout en conservant l’avantage de la conduite à une pédale.
L’autonomie et le temps de recharge ont longtemps été le point noir des voitures électriques et si celles-ci sont encore loin d’égaler celle des voitures thermiques, elles ont néanmoins nettement progressé. Les batteries Lithium-ion de la Mini offrent une autonomie annoncée pour 235 à 270 km et ne nécessitent que 35 minutes de charge afin de recouvrer 80% de son autonomie, soit le temps de boire un café (très) tranquillement ou d’avaler un sandwich. La charge complète nécessite quant à elle 3h30… L’alimentation de cette Mini peut se faire sur une prise domestique, une wallbox ou encore sur une borne de recharge publique. Enfin, et c’est heureux puisque la Mini ne brille pas par son habitabilité, les batteries n’empiètent ni sur le petit coffre de 211 litres, ni dans l’habitacle. Celles-ci forment une unité en T et ont été logées sous le plancher de la voiture.
Plus branchée que jamais, la Mini est parvenue à se convertir à l’électrique tout en conservant son ADN intact. La « petite » anglaise revisité par BMW procure toujours autant de plaisir sur la route grâce à son toucher de route unique et ses performances intéressantes. Reste qu’à 32 900€, cette Mini Cooper SE fait payer ses prestations au prix fort. Elle n’est certes pas cadeau mais elle indéniablement l’une des offres les plus alléchantes sur le marché de la voiture électrique.