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Bugatti Veyron 16.4 (2006) | |
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Accueil Autoweb > Essais routiers > Bugatti > Essai Bugatti Veyron 16.4Librairie Bugatti Bugatti Veyron 16.4 : Essai
Ferdinand Piëch a au début de sa carrière mis au point le moteur de la Porsche 911, rien de moins ! Il a ensuite conçu la Porsche 917 qui a tout raflé en compétition. Puis il est ensuite entré dans le groupe Audi où il a mis au point la transmission Quattro qui a mené à la victoire la marque en rallye. Après avoir été président d'Audi, il est devenu président du groupe Volkswagen AG qu'il a hissé au premier rang. Il sut aussi négocier quelques achats de prestige, comme les marques Bentley, Lamborghini et Bugatti. En partant à la retraite, cet homme voulut sans doute laisser une sorte de testament au groupe : développer la voiture de sport ultime, reprenant toutes les innovations du groupe. Le turbocompresseur lancé alors que Piëch était chez Porsche, la boite à double embrayage DSG et bien entendu la transmission intégrale. Tout ceci au programme d'un cahier des charges simple : un véhicule facile à conduire, mais développant plus de 1000 chevaux et passant la barre des 400 km/h . Après avoir fait le tour de tous les salons du monde depuis 2000, ce véhicule a enfin été mis en production. Pour réussir à créer un moteur de plus de 1000 chevaux à une époque où les plus puissants ne dépassent que de peu les 600 chevaux, il fallait frapper fort. Pour faire simple, tout a été doublé par rapport à ce que l'on peut trouver sur d'autres voitures d'exception. Le moteur sera donc doté de 16 cylindres, rien de moins. Ce type de moteur a déjà existé par le passé, mais les voitures en disposant se comptent sur les doigts d'une main. Pour en réduire l'encombrement, les ingénieurs ont fait appel à une technique dont ils se sont fait les spécialistes : les cylindres sont répartis en deux rangées de 8 cylindres en quinconce. C'est la technique utilisée sur le W8 de la précédente Passat et sur le W12 du groupe, mais il se compose donc ici de 4 rangées de 4 cylindres. Ils sont couverts par deux culasses à 4 soupapes par cylindre, soit 64 soupapes. Du coup, on a décidé de monter… 4 turbocompresseurs aussi, de petite taille pour obtenir plus de répondant que 2 gros. Avec tout ceci et une cylindrée de 8 litres, on comprend mieux la manière dont est obtenue la puissance de 1001 chevaux (il se murmure que la Veyron développe dans la pratique un peu plus) et surtout le couple de 127.6 mkg constant de 2200 à 5500 tr/min. Spécificité de la Veyron : un cadran indique au tableau de bord la puissance développée par le moteur. Il n'a pas d'autre utilité que de flatter l'ego du conducteur… Le premier problème qui s'est posé à la renaissante marque Bugatti fût la transmission. Comment diable faire transiter un tel couple ? Aucune autre motorisation n'offrant de tels chiffres, il a fallu développer une boite de vitesses spécifique. Bien entendu celle-ci devra être à double embrayage DSG. La nouvelle boite étant du coup à commande séquentielle, rien n'empêchera la présence d'un septième rapport, nécessaire à l'obtention d'une vitesse trèèèès élevée. Créée par le spécialiste anglais Ricardo, elle se commande au levier ou via des palettes derrière le volant et dispose d'un mode automatique. Une vraie boite automatique à convertisseur de couple aurait été bien plus facile à développer vu le couple disponible (voir l'exemple de la Mercedes SLR) mais Bugatti a fait l'effort de proposer un véhicule sportif et donc à transmission manuelle. Une voiture de sport se doit de proposer un rapport poids/puissance très faible, et la Bugatti Veyron 16.4 n'y fait pas exception : peu de voitures offrent en effet moins de 2 kg/ch. Mais ce score est le résultat de la puissance élevée de l'auto et non d'un poids réduit. Car disons le tout net, un poids en ordre de marche d'environ 2 tonnes n'est pas digne d'une sportive et sa puissance ne sert qu'à cacher cette masse finalement logique : un moteur aussi gros, une transmission à 4 roues motrices et un équipement très complet, cela finit par chiffrer… Résultat immédiat, pour que la voiture puisse passer fort en virage, il a fallu lui installer des pneus surdimensionnés. Ce sont en partie les pneus qui ont fait traîner le développement de la voiture. En effet, les contraintes des pneus sont énormes en raison du poids, de la puissance et de la vitesse de la Veyron. A noter qu'à l'arrière, un aileron mobile s'ajuste en permanence pour concilier finesse et appui, notamment en phase de freinage. Car un soin certain a été apporté au freinage et les énormes disques en carbone sont à la hauteur. Non, le truc de la Veyron , c'est de battre des records. En ligne droite de préférence… Et de côté-là, avec une telle puissance il n'y a pas photo : selon Auto Motor und Sport, la Bugatti atteint les 100 km/h en seulement 2.5", les 200 km/h en quelques 7.4" et surtout les 300 km/h en seulement 18.2"… A ce niveau, il est évident qu'il n'y a aucune concurrence. Pour réussir à passer le cap des 375 km/h, il faut mettre en place une configuration spéciale. Il faut tourner une clef spécifique située à la gauche du conducteur. La suspension pilotée réduit encore un peu plus la garde au sol (moins de 70 mm ) et certaines prises d'air se ferment pour améliorer l'aérodynamique : le Cx passe alors de 0.42 à 0.355. Si vous en trouvez la place un jour, vous pourrez alors atteindre une vitesse de 402 km/h. A ce rythme, la réserve de 100 litres de carburant ne tiendra pas plus d'un quart d'heure. En conduite sportive, il faut que vous comptiez une consommation un peu moins importante : plus que 60 L/100. Mais en conduite courante il est également possible de descendre à 25 L/100, soit à peine plus qu'une Subaru Impreza WRX STi quand on sort la grosse attaque… Certes, la consommation ne sera absolument pas le souci du propriétaire qui aura déjà signé un chèque supérieur au million d'euro pour acquérir la bestiole. Bien entendu, les émissions de CO2 sont au niveau : avec 574 g/km, les 4x4 les plus polluants sont bien loin derrière. A quand des manifestations écolos pour interdire la Veyron 16.4 en centre ville ? Blague à part, cette auto rejette pas mal de CO2 mais vu le nombre de Bugatti Veyron 16.4 en circulation, cela n'a évidemment aucune influence sur la pollution du pays. Ce qui dérangera en revanche un peu plus le propriétaire éventuel de cette voiture de records, c'est sa fiabilité. En effet celle-ci ne semble pas optimale. Mauvais traitement des conducteurs successifs ou défaut de mise au point, toujours est-il que plusieurs journalistes ont rencontré des soucis au cours des différents essais réalisés. Cela ne nous aurait pas étonné de la part d'une automobile produite par un sorcier un peu fou, mais ce n'est en revanche pas dans les habitudes du groupe Volkswagen. Mais encore une fois, on se souvient que la gestation de la voiture a été assez longue et elle n'a pas toujours été simple, notamment au moment de concevoir le refroidissement du moteur… Peut-être que tout n'est pas réglé. Les bruits de roulement que produisent les pneumatiques ne sont pas négligeables et cachent en partie le bruit du moteur. Néanmoins , la Veyron est facile à conduire en raison de la douceur de sa boite et de son couple omniprésent. De plus, sa visibilité n'est pas aussi mauvaise que chez certains modèles concurrents. L'équipement comprend une climatisation automatique, ainsi qu'un GPS dont l'écran est intégré… au rétroviseur central. L'habitacle est pour sa part habillé à base d'aluminium bouchonné, de cuir et de peaux. Sachez que les pneus ont une durée de vie d'environ 5000 km, et que les pneus avant et arrière coûtent respectivement 1400 et 1800 euro pièce. La démesure de la Bugatti Veyron 16.4, notamment en terme de tarif, ne l'empêche pas de se vendre : près de 100 commandes auraient enregistrées, soit environ 2 ans de production. Le but de la marque est de produire ce modèle pendant environ 6 ans, le nombre d'exemplaires étant dès maintenant limité à 300. La Bugatti Veyron 16.4 n'a pas la finesse que pouvait avoir une McLaren F1 et nous fait penser au concours de la saucisse la plus grosse. Néanmoins, elle tient les promesses que son père spirituel avait tenu lors de sa présentation, tout en offrant une improbable facilité de conduite. La barre a été placée bien haute ! 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Bugatti Veyron 16.4 : Fiche technique
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